Comment choisir son interrupteur différentiel ?

Indispensable dans un tableau électrique, l’interrupteur différentiel vous protège des fuites de courant et de l’électrisation. Une erreur d’inattention ou un défaut sur les fils électriques peuvent arriver et créer ainsi un danger si le courant traverse votre corps ! On vous explique comment fonctionne l’interrupteur différentiel et ses caractéristiques pour vous équiper au mieux.

L'interrupteur différentiel contre les chocs électriques

À quoi sert l'interrupteur différentiel ?

L’interrupteur différentiel est un dispositif de protection qui surveille constamment le courant de votre installation électrique. Il l’analyse et le mesure en permanence pour détecter les potentielles différences de courant. En cas d’anomalie, la protection différentielle détecte que le courant traverse accidentellement un conducteur comme le corps humain et va donc interrompre le passage du courant. Ainsi, il protège les personnes des fuites de courant et des chocs électriques qui peuvent arriver de façon :

• Directe dû à une pièce sous tension qui ne doit normalement pas être touchée. Cela peut arriver, par exemple, lorsque des doigts sont insérés dans une prise ou lors du perçage d’un mur qui amène à la rencontre de canalisation électrique.
• Indirecte suite au contact d’un objet qui n’est normalement pas sous tension, mais qui suite à un défaut, comme une installation vétuste et/ou des fils électriques endommagés, le devient. Par exemple, un défaut d’isolement du conducteur de la machine à laver rendra sa carcasse sous tension et pourra provoquer une décharge électrique dans le corps humain.

Combien de disjoncteurs peut-on mettre sur un interrupteur différentiel ? 

L’interrupteur différentiel s’installe dans le tableau électrique sur un rail DIN, en tête de rangée, entre le disjoncteur général et les disjoncteurs divisionnaires pour protéger toute une rangée. Le nombre d’interrupteurs différentiels dans le tableau électrique dépendra de la quantité de circuits électriques et des appareillages électriques présents (un type A et un type AC par exemple). Il peut protéger jusqu’à 8 circuits électriques et donc 8 disjoncteurs grâce à un peigne électrique horizontal. La norme NF C 15-100 impose à toute installation résidentielle la présence d’au moins 2 dispositifs différentiels résiduels (disjoncteur différentiel ou interrupteur différentiel) de sensibilité 30mA.

Comment fonctionne l'interrupteur différentiel ? 

L’interrupteur différentiel à deux fonctions :

• La fonction d’interrupteur est une action mécanique, elle permet d’interrompre le passage du courant électrique. Cette action peut être faite manuellement depuis l’extérieur pour interrompre le passage du courant ou de façon automatique suite à la fonction différentielle.
• La fonction différentielle détecte le champ magnétique grâce au tore magnétique présent dans l’interrupteur différentiel. En effet, l’interrupteur différentiel comporte un circuit magnétique en forme de tore sur lequel sont bobinés les circuits électriques des phases et du neutre. S’il n’y a pas de fuite de courant, alors le champ magnétique produit par la somme du courant circulant s’annule et rien ne se passe. En cas de défaut de conducteur, un déséquilibre des flux se crée dans la bobine et fait apparaître un flux magnétique dans le tore. Cela entraîne la coupure du courant.

L’interrupteur différentiel a donc une fonction électro-mécanique ; il transforme l’information d’origine électrique (le défaut) en action mécanique (l’ouverture du courant).

Comment choisir son interrupteur différentiel ? 

Il est important de s’arrêter sur les différentes caractéristiques de l’interrupteur différentiel pour choisir celui qui correspond aux installations électriques présentes. Il faudra adapter le nombre de pôles à une installation électrique soit monophasée, soit triphasée. Pour assurer la sécurité, le seuil de déclenchement, le type et le calibre de l’interrupteur différentiel doivent être adaptés à son utilisation.

Selon sa sensibilité 

La sensibilité de l’interrupteur différentiel est le seuil de déclenchement de celui-ci. C’est le seuil à partir duquel il va interrompre le passage du courant. Il correspond à la différence entre l’intensité qui entre et qui sort du circuit.

Il existe trois niveaux de sensibilité pour le déclenchement :

• Les interrupteurs différentiels de haute sensibilité ont un seuil à 6, 10 ou 30mA. On le retrouve avec une sensibilité de 30mA dans les installations électriques résidentielles car cette sensibilité représente le seuil de tolérance du corps humain aux chocs électriques pendant un temps relativement court.
• Afin d’éviter les coupures sur certaines machines, les entreprises utilisent les interrupteurs différentiels de moyenne sensibilité avec un seuil de 100, 300 et 500mA.
• Les interrupteurs différentiels de basse sensibilité ont un seuil à 1, 3, 5, 10 ou 20A.

Selon son type 

Il existe plusieurs types d’interrupteurs différentiels selon leur capacité à supporter les perturbations produites par les différents appareils d’un circuit électrique :

• Le type AC détecte un courant de fuite simple. On retrouve ce dispositif sur la plupart des circuits électriques avec les éclairages, les prises de courant… Il détecte les défauts à composante alternative.
• Le type A est utilisé pour les circuits spécialisés, comme pour le lave-linge ou les plaques de cuisson, en prenant en compte les perturbations électroniques de ces appareils. Il détecte les défauts à composante alternative et continue.
• Le type F est moins sensible aux perturbations et est donc utilisé pour des appareillages qui ne doivent pas être coupés comme le congélateur ou le réseau informatique. Il détecte les défauts à composante alternative et continue ainsi que les courants de défauts à haute fréquence.
• Le type B est réservé pour les applications spécifiques avec des courants de défauts continus. Il est par exemple utilisé pour les bornes de recharge de véhicules électriques.

Selon son calibre 

L’intensité nominale ou calibre de l’interrupteur différentiel indique l’intensité maximale que ce dernier peut supporter sans dysfonctionner. Il faut choisir le calibre en fonction :

• La règle de l’amont qui contraint l’interrupteur différentiel d’être protégé en amont contre les surcharges par un disjoncteur général qui a un calibre supérieur au sien.
• La règle de l’aval qui impose que l’intensité de l’interrupteur différentiel doit être égale ou supérieure à 1x la somme de l’intensité des disjoncteurs du chauffage électrique, du chauffe-eau, et des prises de charges de voiture électrique et 1/2x la somme de l’intensité des disjoncteurs des circuits des prises, des lumières et autres circuits électriques.

Afin de réaliser ses connexions, en amont et en aval, l’interrupteur différentiel est équipé de bornes de connexion dans lesquelles viennent se brancher les peignes et fils électriques.

Quelles différences entre disjoncteur différentiel et interrupteur différentiel ? 

Le disjoncteur différentiel et l’interrupteur différentiel sont deux appareillages électriques qui assurent une protection différentielle. Cependant, ils ont quelques différences.

En effet, l’interrupteur différentiel permet de protéger les personnes contre les chocs électriques et les fuites de courant. Il est branché à plusieurs disjoncteurs divisionnaires et coupe l’alimentation de toute la rangée en cas de fuite de courant. Un élément défectueux empêchera donc le fonctionnement de toute la ligne.

Le disjoncteur différentiel protège aussi les personnes mais également l’installation électrique en cas de court-circuit. Il permet de faire le travail de l’interrupteur différentiel et des disjoncteurs divisionnaires. Il a pour avantage que seule la partie du circuit défectueux sera coupé contrairement à l’interrupteur qui coupe toute la ligne. Le disjoncteur différentiel a cependant un coût plus élevé que l’interrupteur différentiel et les disjoncteurs divisionnaires.